Page:Leopardi - Poésies et Œuvres morales, t2, 1880, trad. Aulard.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

POÉSIES



XVII

GONZALVE.

(Publié en 1836.)



Proche du terme de son séjour sur terre, Gonzalve était gisant ; irrité jadis contre sa destinée, il ne l’était plus maintenant qu’au milieu de son cinquième lustre l’oubli si désiré était suspendu sur sa tête. Depuis longtemps il gisait ainsi sur son lit funèbre : car en ce monde, à la longue, il ne reste plus aucun ami à celui qui ne tient plus à la terre. Cependant, près de lui, amenée là par la pitié pour consoler sa solitude, était celle qui seule lui fut toujours