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détenu pour les événements du 31 octobre. Ils firent une reconnaissance des abords de la cellule, et observèrent la façon dont les prisonniers politiques étaient gardés. Ayant pris ces renseignements, ils rejoignirent leurs camarades, et combineront la délivrance de Flourens, en vue de la manifestation du lendemain. Le rendez-vous, sur la place de l’Hôtel-de-Ville, avait été concerté avec des gardes nationaux revenant de l’enterrement du colonel Rochebrune, tué à Buzenval, et les comités de vigilance avaient été informés. Il fallait un chef, un homme d’action, pour le coup de main du lendemain, combiné par Blanqui et ses amis : Flourens, l’aventureux héros du 31 octobre, était tout désigné. Il fallait donc qu’il fût en liberté. Sa délivrance s’opéra audacieusement. Une troupe de 75 gardes nationaux se réunit a Belleville, rue de Couronnes, à dix heures du soir. Elle gagna Mazas sans encombre. On la laissa passer, croyant avoir affaire à une patrouille commandée. Les conjurés s’emparèrent de la sentinelle, puis du porte-clefs, et la prison fut rapidement envahie, sans que le poste fût averti. Le directeur Bayer fut par la suite accusé de s’être laissé trop facilement intimider, par un revolver que Cipriani lui mit sous le nez. Tous les prisonniers du 31 octobre furent délivrés avec Flourens.

Celui-ci se rendit à la mairie de Belleville, dont il avait été nommé maire pendant sa détention. Mais il ne put réunir la légion de son arrondissement, et la mairie fut bientôt réoccupée par une compagnie de douaniers.

Le lendemain matin, 22 janvier, à la première heure, une proclamation de Clément Thomas fut affichée, visant les événements de la soirée, et faisant appel à la garde nationale « pour défendre Paris ». La voici :

Le commandant supérieur des gardes nationales de la Seine :