Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/12

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sive, le sentiment d’antagonisme en face d’un égal trop favorisé, ont été blâmés ainsi, dès leur manifestation originelle, par la plupart de ceux qui enseignent les peuples. Et depuis, qu’il s’agisse d’une insurrection dans la famille, pour l’indépendance personnelle, pour l’héritage, pour le mariage, ou de batailles autour des palais, ou sous les remparts des cités, pour la conquête du pouvoir, pour l’affranchissement d’une servitude, pour un nominal changement de domination, les Révoltes n’ont jamais trouvé grande sympathie parmi ceux qui en transmettent le récit. Il n’est pas un de ceux qui ont écrit sur la Révolution française, par exemple, fussent-ils disposés à être indulgents, adulateurs même, qui n’ait cru devoir désapprouver « les excès » de cette période lumultueuse de notre histoire. Parmi ces excès, hypocritement déplorés ou sévèrement flétris, sont classés des mouvements comme les exécutions de Septembre, violents, sans doute, mais, en soi, logiques, provenant du rapport des choses, déterminés par des forces et des fatalités, méritant d’être observés et relatés avec soin, sans colère, sans parti pris, comme le marin, le météorologiste consignent sur leurs livres de bord ou d’observatoire la formation d’une tempête, la marche d’un cyclone. Les phénomènes révolutionnaires doivent être constatés et expliqués avec la même impartialité qu’une secousse sismique, que l’éruption d’un volcan. Il faut être un dément, comme Xercès, pour s’indigner contre la mer en fureur, et lui donner le fouet, ainsi qu’à un enfant désobéissant. L’historien qui s’emporte contre les révolutions ne saurait se moquer de la sottise du despote asiatique.