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soir. Elle se prolongea jusque vers minuit. Les discussions furent ardentes et poignantes. La situation de l’Alsace et de la Lorraine communiquait aux plus détermines pacificateurs une émotion vive. Les députés des départements sacrifiés faisaient entendre leurs protestations au milieu d’une sympathie générale, mais le vote était acquis dans les esprits. À une très grande majorité, dans tous les bureaux la ratification des préliminaires de paix fut adoptée. La séance publique ne serait plus qu’une formalité d’enregistrement et un prétexte à manifestations diverses, plus ou moins déclamatoires et vaines. La paix était faite, et les Allemands commençaient leurs préparât, d’évacuation en même temps, ils se préparaient à faire leur entrée dans Paris.

SÉANCE DU PREMIER MARS

L’inoubliable et désastreuse séance du 1er mars s’ouvrit à midi trois quarts. Comme la veille, les galènes étaient bondées. Les mêmes femmes élégantes étaient venues là, comme au spectacle. On se montrait, avec la même curiosité les personnages marquants de l’Assemblée, et les notabilités du corps diplomatique.

Au début de la séance, plusieurs pétitions et protestations contre tout démembrement du territoire furent déposées. Un député. M. Girod-Pouzzol, du Puy-de-Dôme avait envoyé sa démission au président avec cette déclaration significative : qu’il ne pouvait accepter le traité, mais que, ne voulant pas aller contre le vœu de ses électeurs, il préférait se retirer. Les électeurs de l’honorable arverne étaient sans doute plus raisonnables, plus prudents que leur représentant, mais les motifs de la démission de M. Girod-