Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/214

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Pouzzol étaient éminemment nobles, et la loyauté de son action mérite l’estime.

La parole fut donnée à M. Victor Lefranc, rapporteur de la Commission.

Le rapporteur déclara que la Commission avait accepté, sans aucun changement, les préliminaires de paix : « L’honneur de la France est sauf, ajouta-t-il, au milieu de vives protestations. Pour le présent, il s’agit d’arrêter le fléau de l’invasion ; pour l’avenir, la France saura réparer ses pertes, si elle sait profiter de l’expérience du passé, ne plus se jeter dans les révolutions et ne plus se réfugier dans le césarisme. »

Il termina en adjurant l’Assemblée de voter le traité :

Vous pouvez ne pas ratifier ce traité, dit-il, vous pouvez renouveler la lutte, mais si vous refusez, c’est Paris occupé et la France entière envahie. Dieu sait avec quels désastres ! Nous vous conseillons donc de ne pas vous abandonner au parti du désespoir. Quoi qu’il arrive, la France conservera le droit de maintenir son action dans le monde !

Ces phrases banales soulèvent d’héroïques et vaines protestations.

Edgar Quinet succède au rapporteur. L’éminent historien-philosophe jouit d’une certaine autorité dans les rangs des républicains. La majorité de l’Assemblée l’écoute avec déférence.

Il affirme que la France est rentrée dans la République pour n’en plus sortir, et qu’elle porte encore l’avenir du monde sous l’égide républicaine. Il proteste contre l’obligation de faire servir une Assemblée nationale à démembrer la nation. Le suffrage universel de la nation détruisant la nation elle-même, c’était inique et absurde.