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et la loi de Dufaure fut maintenue, malgré les protestations des intéressés, et malgré l’affirmation populaire « qu’elle était désastreuse et inique ».

Le plan conçu par Thiers se déroulait méthodiquement. Les ministres Dufaure et Jules Favre avait été pressentis, et leur adhésion se manifestait. Il ne pouvait y avoir de doute pour Dufaure que la loi des échéances qu’il proposait, qu’il faisait voter, exciterait, en l’accablant, la population commerçante de Paris. Ernest Picard était aussi entré dans la pensée de Thiers en supprimant les journaux. Jules Favre parut bien la comprendre quand il indiqua, comme une mesure urgente et utile, la reprise des canons de la garde nationale.

Il écrivait, huit jours avant la tentative du 18 mars, en félicitant Thiers de sa nomination comme chef du pouvoir exécutif :

Paris, 10 mars, minuit.

Cher président et ami, le Conseil vient de recevoir avec une grande joie la bonne nouvelle du vote de l’Assemblée.

Ce soir, nous avons arrêté la suppression de cinq journaux, qui prêchent chaque jour l’assassinat : le Vengeur, le Mot d’Ordre, la Bouche de Fer, le Cri du Peuple, la Caricature.

Nous sommes décidés à en finir avec les redoutes de Montmartre et de Belleville, et nous espérons que cela se fera sans effusion de sang.

Ce soir, jugeant une seconde catégorie des accusés du 31 octobre, le conseil de guerre a condamné par contumace Flourens, Blanqui, Levraud, à la peine de mort, Vallès, présent, à six mois de prison.

Demain matin, je vais à Ferrières m’entendre avec l’autorité prussienne sur une foule de points de détail.

LA LOI DES LOYERS

À la provocation directe s’adressant aux commerçants, fabricants, petits industriels, en attendant la provocation