Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/378

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nommé, servant cependant le gouvernement du 4 septembre avec un grand zèle professionnel. M. Ansart chef de la police municipale, et qui, en cette qualité, a surveillé tous les groupements politiques et les personnages obscurs ou notoires qui se sont trouvés mêlés aux événements depuis la chute de l’empire, est questionné par le président sur l’Internationale. Il répond que c’est une société très habile et très prudente, dont le point de départ, l’amélioration du sort de la classe ouvrière, était parfaitement honorable. On lui demande si on trouve parmi les membres de l’Internationale les chefs de l’insurrection du 18 mars. Et M. Ansart de répondre avec une sincérité évidente :

Ce ne sont plus les mêmes hommes du tout. Quelque temps avant le 48 mars, surgirent une foule d’individus qui étaient auparavant inconnus. Ceux d’autrefois, nous ne les retrouvons pas dans l’affaire du Dix-Huit mars.

M. François Favre, maire du XVIIe arrondissement (Batignolles), ayant eu pour adjoint Benoît Malon, l’un des principaux membres de l’Internationale, répond clairement à la question réitérée :

À mon avis, le rôle de l’Internationale a été secondaire dans l’insurrection :

Et il ajoute, quand on lui demande si c’est sous l’influence de l’Internationale que le Comité Central a été organisé :

Je ne le crois pas ; le Comité Central s’est formé, à mon avis, sous une influence plus spécialement blanquiste que sous l’influence de l’Internationale…

Cette réponse, qui ne correspond nullement aux idées de la commission, fait poser cette question par un membre :