Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/379

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N’y a-t-il pas eu fusion entre le groupe blanquiste et l’Internationale ?

M. François Favre répond simplement :

Je pense qu’on a pris quelques membres de l’Internationale.

M. Desmarest, bâtonnier de l’ordre des avocats et maire du 9e arrondissement, après une longue et intéressante déposition sur les pourparlers avec les maires qui précédèrent l’élection des membres de la Commune, est interpellé par le président, en ces termes :

Je vous demande la permission de vous faire une dernière question : Quel rôle l’Internationale a-t-elle joué dans les élections du 8 février ?

On était loin des précédentes interrogations, et l’enquête sur le Dix-Huit mars semblait perdue de vue. L’honorable bâtonnier répondit : « Je n’en sais rien ! »

Ainsi non seulement les déposants ne purent préciser l’intervention de l’Internationale dans les événements du Dix-Huit mars, mais on n’établit même pas qu’elle se fût mêlée activement aux élections à l’Assemblée Nationale.

Le président Daru, qui devait représenter et interpréter les sentiments de la commission, était si imbu de la prétendue participation de l’Internationale à l’insurrection qu’obligé de répondre à un policier ignorant complètement les hommes et les événements, le nommé Ossude, qui émettait cette sottise : « Je crois que Blanqui est de l’Internationale : Non ! Blanqui n’en faisait pas partie », ce qui était su de tout le monde, s’empressa d’ajouter cette contradiction : « Blanqui et l’Internationale ont fait ensemble la Commune ! »

Cet Ossude avait été chargé de l’armement et de l’habille-