Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 1.djvu/41

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lais, et à diverses consultations publiées, notamment sur les Attroupements et sur le droit de réunion, sujets en discussion dans la Presse et dans les groupes politiques.

Si la jeunesse et l’inexpérience du jeune avocat, promu délégué de la Commune de Paris au Conseil d’État et à la Cour des Comptes, peuvent aujourd’hui faire sourire, si on peut railler, comme on n’a pas d’ailleurs manqué l’occasion de le faire dans les journaux opposés, cet avancement, sans doute rapide, de l’auditorat proposé au fauteuil de la présidence attribué, on doit se reporter à l’époque et tenir compte des circonstances. Le personnel, sinon capable, du moins justifiant des titres universitaires, n’était pas facile à recruter pour les grands services administratifs. Comme les Tirard et les Méline, tous les jeunes bourgeois se récusaient et les candidats possédant les titres juridiques étaient rares. La jeunesse n’était pas un cas éliminatoire. On avait l’esprit large, et une indulgence presque forcée pour l’âge des fonctionnaires. On se souvenait de la Révolution Française, et les noms glorieux des juvéniles conventionnels et des généraux de vingt-quatre ans protégeaient les jeunes délégués de la Commune. On savait, d’ailleurs, et les titulaires ne l’ignoraient pas, que ces places étaient, non des sinécures, mais des postes de combat, et qu’un cabinet de délégué dans la cité deviendrait aussi périlleux qu’un gabion au fort de Vanves.

La modestie de l’auteur, et la vérité lui font d’ailleurs faire cette déclaration, que sa délégation au palais du quai d’Orsay, depuis en ruines, puis démoli, et sur l’emplacement duquel s’élève aujourd’hui la gare d’Orléans, ne fut marquée par aucune action importante. Ceci s’explique.