Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/113

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tait cette réserve de la définition dur pouvoir nouveau dont il laissait l’expression à l’assemblée, qui allait être immédiatement nommée par le suffrage parisien. Les auteurs du manifeste parlaient seulement au nom de la Fédération républicaine de la garde nationale, ainsi qu’ils y étaient autorisés.

Le Comité Central disait donc :

Si le Comité Central de la garde nationale était un gouvernement, il pourrait, pour la dignité de ses électeurs, dédaigner de se justifier. Mais comme sa première affirmation a été de déclarer « qu’il ne prétendait pas prendre la place de ceux que Île souffle populaire avait renversés », tenant à simple honnêteté de rester exactement dans la limite expresse du mandat qui lui a été confie, il demeure un composé de personnalités qui ont le droit de se défendre.

Enfant de la République, qui écrit sur sa devise le grand mot de : Fraternité, il pardonne à ses détracteurs ; mais il veut persuader les honnêtes gens, qui ont accepté la calomnie par ignorance.

Il n’a pas été occulte : ses membres ont mis leurs noms à toutes ses affiches. Si ces noms étaient obscurs, ils n’ont pas fui la responsabilité, et elle était grande.

Il n’a pas été inconnu, car il était issu de la libre expression des suffrages de deux cent quinze bataillons de la garde nationale.

Il n’a pas été fauteur de désordres, car la garde nationale, qui lui a fait l’honneur d’accepter sa direction, n’a commis ni excès ni représailles, et s’est montrée imposante et forte par la sagesse et la modération de sa conduite.

Et pourtant, les provocations n’ont pas manqué ; et pourtant, le gouvernement n’a cessé, par les moyens les plus honteux, de tenter l’essai du plus épouvantable des crimes : la guerre civile.

Il a calomnié Paris et ameuté contre lui la province.

Il a amené contre nous nos frères de l’armée, qu’il a fait souffrir de froid sur nos places, tandis que leurs foyers les attendaient.

Il a voulu nous imposer un général en chef.

Il a, par des tentatives nocturnes, tenté de nous désarmer de nos canons, après avoir été empêché, par nous, de les livrer aux Prussiens.