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d’emplir de leur prose les colonnes de l’Officiel, enfin mis à leur disposition. Ce n’était malheureusement pas avec des proclamations, fussent-elles sonores, qu’on pouvait espérer arrêter la marche de la réaction sur Paris. L’avenir, un avenir bien proche, allait démontrer l’infériorité et le ridicule de la plume dans un duel avec l’obus.

LE JOURNAL OFFICIEL PARISIEN

Le Journal Officiel de la République Française, dont l’imprimeur-concessionnaire était M. Wittersheim, avait paru le dimanche 19 mars, No 78, avec sa rédaction et sa composition ordinaires. C’était toujours l’organe du gouvernement. Il donnait la protestation des ministres, demandant si les membres du Comité Central étaient « des Bonapartistes ou des Prussiens ». Le lundi 20, le No 79 parut. Rien n’était changé dans sa confection matérielle, l’aspect typographique était le même, et M. Wittersheim signait toujours le journal, en qualité d’imprimeur-gérant responsable, mais cette feuille était devenue l’organe du Comité Central. Les faits divers, es variétés, les annonces ne différaient en rien de ce qui s’y trouvait inséré ordinairement, seule la partie officielle était neuve : les journalistes envoyés par le Comité Central en avaient pris la rédaction.

Ce premier numéro conservait le titre de Journal Officiel de la République Française. Il contenait l’arrêté du Comité Central fixant au 22 mars les élections, la proclamation signée seulement de Grélier, délégué du gouvernement au ministère de l’Intérieur, et visant les préliminaires de paix, puis l’exposé au nom de la Fédération de la garde nationale, et les deux premières proclamations du Comité Central, celle relative à l’exécution des généraux et l’an-