Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/117

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solidarité avec les meurtriers. Il avait donné mandat, dès sa première séance, comme on le sait, à l’un de ses membres, Geresme, de rédiger une note en ce sens. Elle parut sous la forme suivante, où l’auteur eut le tort de mentionner l’impopularité des deux victimes. Il eût été plus décent et plus adroit de ne pas insister. Puisque le Comité Central se défendait de toute ingérence dans cette affaire tragique, il n’y avait pas lieu de lui faire chercher comme une justification, en signalant les torts que les généraux tués avaient pu avoir à se reprocher.

La journée du 18 mars, disait cette affiche, que l’on cherche par raison et intérêt à travestir d’une manière odieuse, sera appelée dans l’histoire : la journée de la justice du peuple !

Le gouvernement déchu, — toujours maladroit, — a voulu provoquer un conflit sans s’être rendu compte ni de son impopularité, ni de la confraternité des différentes armes. L’armée entière, commandée pour être fratricide, a répondu à cet ordre par le cri de : Vive la République ! Vive la garde nationale !

Seuls, deux hommes qui s’étaient rendus impopulaires par des actes que nous qualifions dès aujourd’hui d’iniques, ont été frappés dans un moment d’indignation populaire.

Le comité de la fédération de la garde nationale, pour rendre hommage à la vérité, déclare qu’il est étranger à ces deux exécutions.

Aujourd’hui, les ministères sont constitués ; la préfecture de police fonctionne, les administrations reprennent leur activité, et nous invitons tous les citoyens à maintenir le calme et l’ordre le plus parfait.

À ces premières heures de pouvoir insurrectionnel, qui auraient pu être beaucoup mieux employées, le Comité Central écrivit beaucoup. Il possédait sans doute des membres ayant quelque facilité de plume, et qui, tourmentés du désir de communiquer leurs idées, de parler au public, en usant d’une tribune plus retentissante que celle des clubs, à auditoire plus varié et plus nombreux aussi, se hâtaient