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que où les républicains eussent été exclus du pouvoir, une république orléaniste sans les princes d’Orléans. C’était à lui que devait revenir le gouvernement, délivré de la peur des socialistes, affranchi des ménagements à garder vis-à-vis des débris de 48 et du 4 septembre.

Ces préliminaires étaient indispensables à exposer pour faire bien saisir trois points principaux de l’histoire du Dix-Huit Mars :

1o le caractère patriotique, encore plus que révolutionnaire, et nullement social, du mouvement ;

2o l’exaspération des sentiments guerriers dans la population, vaincue par le général Famine, livrée avec sa ville sans avoir été menée sérieusement au combat, et le malaise des intérêts civils et privés subissant un long chômage, une paralysie des affaires, et menacés par des mesures inopportunes et cruelles : la loi des échéances, la loi des loyers ;

3o la provocation sournoise, à propos des canons de Montmartre, qu’il était si facile de récupérer, sans violences, et que probablement ceux qui les gardaient eussent d’eux-mêmes laissé ramener aux parcs et aux arsenaux.

Notre premier volume s’est achevé sur la déroute de la troupe chargée de provoquer la résistance, sur la fuite du gouvernement à Versailles et l’entrée imprévue du Comité Central, surpris par les événements, à l’Hôtel-de-Ville abandonné.

Le second volume est tout entier consacré au Comité Central, à ses pourparlers, à ses tâtonnements. Il s’achève sur sa retraite officielle et la transmission de son autorité de fait à une assemblée élue, qui prit le nom de Commune de Paris.