Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/13

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La plupart de ceux qui ont écrit sur cette intéressante époque furent pressés d’arriver au récit des combats autour de Paris, des luttes intestines à l’Hôtel-de-Ville, aux scènes dramatiques de l’entrée des troupes par la brèche du Point-du-Jour, et aussi à l’exécution des otages et à l’affreux massacre de huit jours dans les rues et les prévôtés. Ils ont négligé ou écourté les transactions offertes par le Comité Central, ayant abouti à la convocation des électeurs, d’accord avec les maires autorisés par M. Thiers et son ministre de l’intérieur. Les faits précédant l’entrée à l’Hôtel de Ville d’un gouvernement municipal, supposé témérairement devoir être durable et régulier, remplaçant le gouvernement provisoire issu du Dix-Huit Mars, sont peu ou mal connus.

Il est cependant important de mettre en lumière les points suivants de cette seconde période de la révolution de 1871 :

1o la composition du Comité Central, où ne se trouvaient aucune notoriété de la politique, aucun ancien député, aucun journaliste ou avocat. C’était la première fois qu’en France s’accomplissait une révolution sans le concours de chefs connus, de personnalités importantes désignées par leur passé ou par leurs actes décisifs de la veille. Une révolution anonyme d’où sortait un gouvernement exclusivement plébéien.

2o la continuation du plan de M. Thiers. Pour rentrer dans Paris, en victorieux, et accomplir l’épuration sanglante, qui lui paraissait indispensable pour asseoir et consolider son pouvoir. M. Thiers rusa sous le couvert des maires. Il parut favoriser une transaction d’où sortirait un