Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/120

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l’œuvre de régénération et de salut qu’elles ont entreprise au milieu des plus grands périls.

Les campagnes seront jalouses d’imiter les villes, La France tout entière, après les désastres qu’elle vient d’éprouver, n’aura qu’un but : assurer le salut commun.

C’est là une grande tâche, digne du peuple tout entier, et il n’y faillira pas.

La province, en s’unissant à la capitale, prouvera à l’Europe et au monde que la France tout entière veut éviter toute division intestine, toute effusion de sang.

Les pouvoirs actuels sont essentiellement provisoires, et ils seront remplacés par un Conseil communal, qui sera élu mercredi prochain, 22 courant.

Que la province se hâte donc d’imiter l’exemple de la capitale en s’organisant d’une façon républicaine, et qu’elle se mette au plus tôt en rapport avec elle, au moyen de délégués.

Le même esprit de concorde, d’union, d’amour républicain nous inspirera tous. N’ayons qu’un espoir, qu’un but : le salut de la patrie et le triomphe définitif de la République démocratique, une et indivisible.

FÉDÉRATION ET NON FÉDÉRALISME

Cet appel aux départements était conçu en termes mesurés et l’esprit en était excellent. Mais il n’y avait là que de belles phrases et les actes étaient nécessaires. La province, sauf quelques grandes villes, dont nous exposerons les ardents mais éphémères efforts, fit la sourde oreille et ne répondit guère à l’invitation d’imiter Paris. On remarquera la formule de la fin du manifeste, « la République une et indivisible », qui était de nature à jeter une certaine confusion dans les esprits, notamment dans les provinces méridionales, où la république fédérale comptait de nombreux partisans, parmi les républicains les plus sincères et les plus déterminés.

Peut-être un appel au Fédéralisme, qui dans le midi avait eu le sens fâcheux de séparatisme, eût-il attiré aux