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fédérés parisiens des adhésions ardentes et précieuses, principalement en Languedoc et en Provence. Mais les patriotes du Comité Central, tout en désirant une fédération des gardes nationaux de toute la France et une union des communes, pour la défense de la république et la sauvegarde des libertés communales, n’entendaient pas porter atteinte à l’unité nationale.

La conception de Paris, ville libre, à l’imitation des anciennes villes hanséatiques de l’Allemagne, n’était qu’une ingénieuse théorie, difficile à réaliser. Quant à la forme gouvernementale de la République Fédérale, comme elle existe en Suisse et aux États-Unis, elle ne pouvait être alors ni établie, ni même proposée. Il fallait d’abord que le sol français fut entièrement libéré, et l’on ne savait quand se terminerait l’occupation prussienne. Ensuite, et la défaite de Versailles était la première difficulté à résoudre, il fallait que le pays nommât une assemblée républicaine constituante, établissant une constitution fédérale. Il ne pouvait être jusque-là question de Fédéralisme, mais seulement de Fédération, ce qui n’est pas la même chose.

Au moment où le rédacteur du Journal Officiel écrivait cet éloquent appel à la province, plus qu’hésitante, ignorant d’ailleurs la réalité des faits et ne connaissant la situation que par les dépêches mensongères de Thiers et les faux rapports de ses agents, on ne pouvait songer à briser le vieux moule de la France unitaire et centralisée. Vaincre Versailles, se débarrasser de l’Assemblée nationale, était le commencement et la fin de toute la tactique et devait comprendre toute la politique de l’insurrection.

DÉBATS SUR L’OFFICIEL

Le Journal Officiel, avec quelques fluctuations dans son personnel rédigeant, a eu pour collaborateurs princi-