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songe que l’histoire n’a jamais voulu enregistrer. Enfin l’urgence sur la proposition de convocation des électeurs municipaux fut votée.

DÉPÔT DE PROJETS DE LOIS DIVERS

M. Lockroy déposa un projet établissant l’élection directe dans la garde nationale, pour les sous-officiers et officiers jusqu’au grade de capitaine, et à plusieurs degrés pour les officiers supérieurs et pour le général en chef. Ce dernier devait être élu par les colonels et les chefs de bataillons.

M. Millière déposa une proposition de prorogation de trois mois pour les échéances des effets de commerce telles qu’elles étaient réglées par la loi du 10 mars. La proposition fut renvoyée d’urgence à l’examen de bureaux.

M. Lefèvre-Pontalis fit son rapport sur la mise en état de siège du département de Seine-et-Oise. Louis Blanc en combattit les conclusions :

Il faut à tout prix, dit-il, éviter la guerre civile. Le meilleur moyen de l’éviter, c’est de ne pas la provoquer. L’état de siège n’est pas une mesure de pure défense. Il a cela de grave qu’à tous il paraît l’indication d’une politique de force. N’avez-vous donc pas vu que la force se brise parfois dans la main qui l’emploie ? L’esprit du pays demande une politique d’apaisement. Evitez ce qui pourrait amener des collisions violentes. Quant à moi je suis certain que la vraie politique consiste à se placer dans une voie d’union.

Le général Trochu, se sentant à l’aise au milieu des pacifistes ayant si facilement satisfais aux exigences de la Prusse, prit la parole pour déclarer que la loi sur l’état de siège, une loi de la République, votée en 1848, fit-il remarquer, n’était pas une loi de force, mais de protection, puis il fit une diversion pour déplorer le sort des généraux Clément Tho-