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La sûreté de tous les citoyens est assurée par le concours de la garde nationale.

Hôtel-de-Ville, Paris, le 19 mars 1871.

Le Comité Central de la Garde Nationale :
Assi. — Billioray. — Ferrat. — Babick. — Edouard Moreau. — C. Dupont. — Varlin. — Bourser. — Mortier — Gourier. — Lavaleitte. — Fr. Jourde. — Rousseau. — Ch. Lullier. — Branchet. — J. Grollard. — Bahroud. — H. Géresme. — Fabre. — Fougeret.

On lut, sans grande émotion, cette déclaration, conçue en termes assez emphatiques et qui ne précisait pas grand chose. La phraséologie vague n’indiquait pas ce qui s’était réellement passé. Il n’était question ni de l’attaque des Buttes Montmartre, ni des canons repris, ni de la fuite du gouvernement, ni du maire de Paris obligé de céder l’Hôtel-de-Ville, ni de la retraite de l’armée. Il y était parlé d’un « joug » qu’on voulait imposer au peuple. Thiers et Vinoy avaient pensé à tout autre chose qu’à un « joug ». Que venait faire « l’arche sainte de nos libertés » sur laquelle « on voulait porter la main » ? Les canons n’avaient rien d’une « arche ». Enfin on annonçait un gouvernement « qui devait fermer pour toujours l’ère des invasions et des guerres civiles ». C’était pur verbiage. Les invasions dépendent des peuples envahisseurs, et la révolution du 18 mars semblait plutôt destinée à ouvrir qu’à fermer « l’ère des guerres civiles ».

Deux faits clairs étaient seulement énoncés dans ce placard insuffisant : la levée de l’état siège et la convocation pour les élections communales. C’étaient là deux actes de gouvernement. Mais il n’était pas dit ce qu’était, ce que