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LIVRE IV

L’ASSEMBLÉE CONTRE PARIS

LES PREMIÈRES MENACES

Dans les séances suivantes, l’Assemblée ne prit pas de résolutions bien importantes. Elle ajourna les décisions urgentes, elle éluda les questions embarrassantes, elle prolongea l’indécision, perpétua l’attente, et favorisa, sans trop les comprendre, les jeux de scène et les coups de théâtre de M. Thiers. Celui-ci dirigeait de la coulisse ces marionnettes parlementaires. Il en tenait les fils d’une main sûre.

Dans la séance du 22 mars, M. Jules Favre avait évoqué le spectre prussien. Contrairement aux usages, il avait communiqué deux pièces diplomatiques, notamment la note assez menaçante du général Von Fabrice, à propos de poteaux télégraphiques renversés aux environs de Pantin. Nous avons plus haut mentionné cet incident, dont le gouvernement exagéra l’importance, et que la réaction grossit pour alarmer les esprits. Les déclarations très nettes du Comité Central « qu’il entendait respecter les clauses du traité avec l’Allemagne », et que la révolution accomplie à Paris, ayant un caractère essentiellement municipal, n’était en aucune