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façon agressive contre les armées allemandes » parurent donner satisfaction au général Fabrice. Il n’insista plus, probablement sur des instructions venues de Berlin. Les autorités allemandes de leur côté déclarèrent que « les troupes d’occupations garderaient une attitude passive et pacifique, tant que les événements dont l’intérieur de Paris était le théâtre ne prendraient point à l’égard des armées allemandes un caractère hostile ». Le gouvernement dut donc rentrer son spectre noir, au casque à pointe.

Dans la même séance, M. Vacherot lut le rapport de la commission chargée d’examiner la proposition de M. Clemenceau et de plusieurs de ses collègues de Paris, pour la convocation à bref délai des électeurs. M. Vacherot concluait au rejet.

Le Ministre de l’intérieur déposa le projet de loi du gouvernement sur « les élections générales pour les municipalités dans Paris et les départements ».

Ce projet donnait à chaque arrondissement de Paris trois conseillers : ils devaient justifier de trois ans de résidence dans l’arrondissement, ou y exercer une industrie. Le président serait élu par le Conseil et ferait fonctions de Maire. Le préfet de la Seine et le préfet de police à Paris, les commissaires de police dans les départements, avaient le droit d’assister aux délibérations.

Ce projet ne fixait aucun délai pour la convocation des électeurs. Il englobait toute la France. Il était donc en dehors du conflit et n’apportait aucune solution à la crise municipale parisienne. C’était du parlementarisme dilatoire.

Le séance du 23 mars vit monter à la tribune un député, M. Ducuing, qui fit une motion inattendue et peu en situation. Il réclama pour les membres de l’Assemblée un insigne dont le port lui paraissait indispensable. L’urgence de cette