Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/21

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ment, se produisait pourtant dans les groupes épluchant les signatures mises en bas des deux proclamations. On se demandait : « Qui est-ce donc celui-ci ? Et celui-là, le connaissez-vous ? » On s’interrogeait, on cherchait à se souvenir, à deviner la signification de ces noms. Personne ne semblait connaître ces hommes qui parlaient au peuple et annonçaient « qu’ils avaient été chargés d’organiser la défense de Paris et des droits des citoyens ». Dans tel quartier un nom évoquait une personnalité ; la rue traversée, l’identité s’évanouissait. Un autre nom, pour quelques passants, représentait quelqu’un de familier, un voisin, un camarade des bataillons du siège. Deux des noms de l’affiche échappaient à cette localisation de la notoriété. Ces deux noms généralement connus étaient ceux d’Assi et de Lullier. Encore leur donnait-on une importance excessive et étaient-ils l’objet d’une fausse interprétation. La présence de ces deux personnalités, notoires déjà, dans ce gouvernement provisoire, n’indiquait nullement la participation, encore moins la prépondérance d’un parti politique ou d’un groupe socialiste auxquels ils appartenaient. Le nom d’Assi frappait cependant l’esprit et abusait. Plusieurs s’écrièrent, de bonne foi, en voyant le très connu mécanicien du Creusot figurer en tête des proclamations initiales de ceux qui se présentaient comme les chefs de l’insurrection victorieuse : « Mais alors c’est l’Internationale ! » C’était là une erreur.

ASSI

Assi faisait partie de l’Internationale, mais n’en était nullement l’un des membres importants et ne pouvait passer pour la représenter. Il avait été compris, à tort, dans un des procès faits sous l’empire aux membres de cette