Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/24

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sait pas partie de cette association, déférée aux tribunaux. Ce fut à l’audience seulement qu’il déclara que, tout en n’étant pas membre de l’Internationale, il en approuvait l’esprit et adhérait à ses statuts.

Ce procès sensationnel, dont tous les journaux reproduisirent les débats, donna à Assi une grande notoriété. Son nom fut un de ceux que le public retint. Il se rencontre ainsi, à la veille des grandes crises politiques, des noms devenus significatifs, que la foule répète et vante un peu au hasard. On prend pour drapeau et on suit de confiance, sans examiner de trop près sa valeur, l’homme qui les porte.

Assi parla dans diverses réunions publiques, mais ses harangues ne sortaient pas de la vulgarité courante, et il ne débitait que des lieux communs populaires. Il ne joua qu’un rôle effacé pendant le siège. Il fit partie d’un corps franc, la guérilla de l’Île-de-France, avec le grade de lieutenant. Il obtint aux élections de février un nombre assez important de suffrages, mais insuffisants pour le faire nommer. Membre du Comité Central de la garde nationale, dont il présida plusieurs séances, il fut un de ceux qui siégèrent à la Commune. Il y fut envoyé par le xie arrondissement, avec 19,890 voix. Il fit partie de la commission de Sûreté générale. Il parut suspect, à une époque où il y eut compétition et antagonisme entre la Commune et le Comité Central. Assi fut mis en arrestation par ordre de la Commune, puis relâché. Il n’eut qu’une influence restreinte à l’Hôtel-de-Ville. Il fut arrêté, dès les premiers moments de la lutte dans Paris, condamné à la déportation dans une enceinte fortifiée, et envoyé en Calédonie. Il est mort conseiller municipal, à Nouméa, où il exerçait son métier de mécanicien et avait pu acquérir une petite aisance. Figure en somme médiocre, et dont la célébrité a dépassé les mérites.