Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/291

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sés. Pourquoi le général en chef de l’ordre s’est-il sauvé, à pied, à Versailles ? M. Thiers, lui, était parti en voiture, et les ministres avaient pris le train. Les francs tireurs des Lilas n’étaient-ils donc plus là pour protéger « les derrières » de l’amiral ? Ses gardes du corps se morfondirent à l’attendre à la gare Saint-Lazare, et probablement, faute d’occasion de combattre pour l’ordre, ces sacripants se mirent-ils au service de l’insurrection.

Ainsi finit piteusement l’essai de résistance armée, dans j’intérieur de Paris, tenté courageusement, audacieusement, par les Tirard, les Vautrain et quelques chefs de bataillons réactionnaires. L’amiral Saisset eut conscience de l’inutilité de sa présence, parmi des gens qu’il décourageait et paralysait. Il a argué, pour sa justification devant les commissaires de l’Enquête, que son commandement et ses courtes apparitions au Grand-Hôtel, avaient eu du moins pour résultat de faire gagner quelques heures à M. Thiers pour préparer son attaque. M. Thiers aurait pu se passer du concours dilatoire de l’amiral : l’inertie du Comité Central, les négociations des maires et l’amusette des élections suffisaient pour gaspiller les journées qui auraient dû perdre Versailles et sauver Paris.