Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/301

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bres de la majorité, qui me demandèrent : Est-ce que l’affiche est authentique ? Oui, j’ai eu le texte entre les mains. C’est moi qui l’ai fait imprimer !

Comme le président faisait cette objection que l’amiral Saisset affirmait qu’il n’avait pas donné le bon à tirer, et que l’affiche avait été publiée sans son autorisation, M. Tirard ajouta :

J’affirme sur l’honneur que M. l’amiral Saisset m’a apporté les deux affiches dont j’ai parlé, toutes deux écrites et signées de sa main, et portant en plus le bon à tirer. Je n’en ai fait imprimer qu’une.

(Enquête parlementaire. Déposition de M. Tirard, t. I, p. 344.)

Le démenti est catégorique. L’affiche contenait des promesses mensongères, mais son existence était réelle. La seconde affiche, dont il est question dans la déposition Tirard, mentait également : elle donnait le texte de la lettre rapportée de Versailles par M. Desmarets, où M. Thiers promettait l’oubli et l’amnistie. Elle ne fut pas publiée, et Suisset n’eut donc pas à en contester la véracité.

Comment Saisset expliqua-t-il, d’une part, l’existence de cette affiche émanant de lui, et d’autre part l’affirmation qu’il n’était pour rien dans sa publication ? Ses réponses furent suffisamment entortillées. Il s’attacha surtout à mettre hors de cause M. Thiers. Il agissait ainsi en homme de paille, sûr et dévoué. Il raconta qu’il ne s’agissait que de projets d’affiches, qu’il y en avait eu plusieurs de rédigés et que toutes ces affiches n’avaient pas le même texte. Il reconnut cependant qu’il y avait eu indication, d’accord avec les maires, des quatre points principaux, les articles reproduits ci-dessus et déjà énumérés dans tous les pourparlers entre les délégués du