Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/378

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur la personne de magistrats républicains, librement élus, qui se rendent ici publiquement le témoignage qu’ils ont accompli leur devoir.

Vive la France ! Vive la République !

Paris, 22 mars 1871.

L’arrestation de M. Clemenceau, réclamée a-t-on dit par l’un de ses adjoints, Dereure, ne fut donc pas maintenue. M. J.-A. Lafont, adjoint, qui avait été écroué à la Conciergerie sur un mandat du délégué civil près la préfecture de police, Raoul Rigault, comme inculpé d’excitation à la guerre civile, fut mis en liberté à quatre heures de l’après-midi.

À la mairie du Xe (Entrepôt) l’adjoint Murat fut arrêté, puis relâché. Il avait refusé de laisser pénétrer les délégués dans la mairie.

La mairie du XIVe (Observatoire) fut occupée par Avoine fils et par Billioray, qui forcèrent le fougueux Héligon à se retirer. Une commission provisoire fut installée, composée des citoyens Martelet, Avoine, Batoule, Florent, Garnier-Parève.

Au VIIIe (Elysée) le citoyen Allix s’était fait céder la place sans résistance, presque avec empressement, par l’adjoint, le craintif Denormandie. Le maire, non moins prudent, M. Carnot, avait pris les devants et gagné Versailles, bien que son arrondissement fût assurément un des plus tranquilles et comptât fort peu de partisans du Comité Central.

La mairie du VIe (Luxembourg) fut disputée au maire, M. Hérisson, par le docteur Tony Moilin, puis M. Hérisson fut réintégré. À l’heure de la répression, pour cette usurpation d’une journée, l’inoffensif Tony Moilin fut passé par les armes, dans des conditions particulièrement atroces.

La reprise des mairies par les titulaires était un des points importants de l’accord en discussion. Cette réinté-