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semblée refusait à ses collègues : « Vous avez fait un acte de bon citoyen. »

Louis Blanc ne demandait pas autre chose. L’Assemblée se montra donc plus intransigeante que M. Thiers. Elle révélait ainsi non seulement son intolérance, mais son défaut de perspicacité. Elle prenait naïvement pour une concession à l’émeute ce qui n’était qu’une ruse pour donner le change, une feinte avant d’engager le fer.

SIGNATURE DE LA CONVENTION PAR LES DÉPUTÉS

M. Tirard, fort de l’approbation du chef du pouvoir exécutif, signa donc, et fit signer par ses collègues Louis Blanc, Edgar Quinet, Peyrat, Henri Brisson, Langlois, Greppo, Edmond Adam, Martin Bernard, Brunet et Millière, le texte de la convention que lui avait apporté de Paris le secrétaire de la mairie du Ile. Il y joignit la lettre suivante, adressée aux habitants du IIe arrondissement :

Chers concitoyens :

De grands efforts ont été tentés par les municipalités de Paris, pour placer sur le terrain légal les légitimes revendications de leurs administrés.

Je me suis opposé pour ma part, autant que je l’ai pu, à tous les actes de violence, et je remercie la garde nationale du patriotique concours qu’elle a bien voulu me donner en cette circonstance.

Aujourd’hui, j’apprends, à Versailles où j’ai dû me rendre en toute hâte, que, vu la gravité des circonstances et pour éviter toute effusion de sang, mes collègues, maires et adjoints de Paris, invitent les électeurs à procéder demain à l’élection des membres du conseil municipal.

Convaincu de l’imminente nécessité de cette mesure, et voulant à tout prix conjurer la guerre civile, je viens de signer, avec plusieurs députés de Paris, une demande déposée par mon collègue Louis Blanc, tendant à obtenir une déclaration par laquelle l’Assemblée nationale reconnaît : « Qu’en prenant en toute