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LIVRE IX

LA COMMUNE ÉLUE

LE VOTE

Le dimanche matin, 26 mars, le scrutin à Paris s’ouvrit, régulièrement et paisiblement, dans toutes les mairies. Nul incident sérieux ne se produisit. Ni cris, ni protestations, ni rassemblements tumultueux dans la rue ou autour des urnes. Le temps était doux, le ciel ensoleillé. La joie du printemps rayonnait partout. Il y avait de la gaîté dans les yeux et de l’espérance dans les cœurs. Pour la plupart des votants, cette journée de scrutin était l’aurore d’une vie renaissante de tranquillité, de bien-être, certains pensaient de rénovation sociale aussi. Bien que les idées purement socialistes n’eussent que légèrement influé sur les électeurs, préoccupés surtout d’avoir un conseil municipal et de voir se clore les négociations, les discussions avec le gouvernement versaillais pouvant avoir pour issue un conflit redoutable, on augurait favorablement, dans les milieux ouvriers, pour le progrès des réformes sociales et pour l’amélioration du sort des travailleurs, de la fin de l’interrègne. L’établissement d’un pouvoir neuf et démocratique, qui par le scrutin semblait investi d’une incontestable légalité, devait inspirer à tous un sentiment de sécurité, de repos. La re-