Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/444

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veille au Grand-Hôtel et à la mairie de la Banque, ceux qui admiraient Thiers et eussent favorisé un retour offensif du gouvernement réfugié à Versailles, renfonçaient leurs récriminations et faisaient, contre mauvaise fortune, bon cœur et belle mine. Beaucoup, parmi ceux-là, espéraient une victoire électorale du parti des maires, et abusés par quelques symptomes partiels, escomptaient la reprise du pouvoir municipal par les signataires bourgeois de la transaction avec les révolutionnaires ; ils entrevoyaient déjà la soumission des bataillons rouges à l’assemblée nouvelle, supposée en grande majorité composée de modérés, gouvernée par les élus issus du Quatre-Septembre. Le scrutin du 26 mars, avec une faible augmentation des représentants ouvriers, devait être, selon eux, la confirmation de celui de novembre.

Ceci explique pourquoi le nombre des abstentions ne fut pas du tout celui qu’avaient espéré les résistants passionnés de la semaine, ceux qui, comme MM. Dubail et Degouve-Denuncques, avaient protesté contre ce qu’ils nommaient la Capitulation des maires. Ces abstentions n’eurent pas le caractère hostile que lui attribuèrent, après coup, les écrivains de la réaction. Le total en fut relativement normal. Des adversaires du Comité Central furent élus dans plusieurs arrondissements. Ils furent même plus nombreux que les élus faisant partie de ce Comité. Le Comité Central avait laissé poser la candidature de ses membres dans presque tous les quartiers ; or treize de ces candidats parvinrent seulement à troquer l’écharpe à franges d’argent contre l’écharpe à franges d’or des membres de la Commune.

Ce furent les citoyens : Antoine Arnaud, Babick, Bergeret, Billioray, Brunel, Champy, Clovis Dupont, Fortuné Henry, Géresme, Jourde, Mortier, Pourille dit Blanchet et Ranvier. Et les élus bourgeois, qui témoignèrent de leur an-