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tagonisme en se retirant de la Commune, plus ou moins hâtivement, furent au nombre de dix-neuf : c’étaient MM. Adam, Barré, Brelay, de Bouteiller, Chéron, Desmarets, Ferry, Ernest Lefèvre, Fruneau, Albert Leroy, Méline, Marmottan, Ch. Murat, Nast, Loiseau-Pinson, Ranc, Robinet, Tirard, Ulysse Parent.

La comparaison de ces deux résultats suffit à prouver la liberté et la sincérité des élections. Aussi M. Thiers a-t-il falsifié la vérité, une fois de plus, quand, dans une dépêche datée de Versailles du 26 mars, à midi, il disait à la province, tenue par la force dans l’isolement et dans l’ignorance de ce qui se passait réellement à Paris :

Un accord, auquel le gouvernement est resté étranger, s’est établi entre la prétendue Commune et les maires pour en appeler aux élections. Elles se feront aujourd’hui sans liberté et dès lors sans autorité morale. Que le pays ne S’en préoccupe point et ait confiance. L’ordre sera rétabli à Paris comme ailleurs.

M. Thiers aurait pu ajouter, selon la formule célèbre, « Comme à Varsovie ». Dans une dépêche subséquente, M. Thiers persista à nier la légalité de la convention signée par les maires autorisés par lui. Il télégraphia aux départements :

Versailles, 28 mars 8 h. 35 matin.

À Paris, règne un calme tout matériel.

Les élections, auxquelles une partie des maires s’est résignée, ont été désertées par les citoyens amis de l’ordre.

On verra ce qui sortira de ces illégalités accumulées.

Il n’y eut ni irrégularité signalée ni protestation sérieuse déposée, durant toute la journée du vote. Le dépouillement du scrutin commença dans la nuit. Il ne fut terminé que le lundi dans la soirée.