Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/484

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d’après les théories de Proudhon, dont il était l’ami et le disciple. Il continua en même temps à diriger son usine de construction, d’après les principes mutuellistes qu’il préconisait. Cet essai de participation ouvrière ne donna que des résultats négatifs. Il ne put continuer les affaires, et dut déposer son bilan, le 31 janvier 1851. Il obtint son concordat, mais sa fortune, qui était assez considérable, fut fortement endommagée. Il fut, sous l’empire, en relations suivies avec les fondateurs de l’internationale et les principaux organisateurs des réunions publiques. Il traita, dans plusieurs de ces réunions, des questions économiques et sociales, avec compétence et modération.

Beslay n’était pas communiste. Il a dit avec énergie :

Je voudrais en quelque sorte doubler mes forces pour crier par dessus les toits que le communisme est irréalisable comme organisation sociale, Depuis quatre mille ans que l’humanité s’étudie à tenter des conceptions sociales, il n’est pas un peuple qui nous ait encore présenté un système de communisme généralement et régulièrement appliqué. De nos jours, les essais aussi infructueux que chimériques que nous avons vu essayer, n’ont fait que démontrer, par des arguments sans réplique, l’impossibilité pratique que je constate dans l’histoire et la vie des sociétés. Le communisme n’est réalisable que dans le système des communautés religieuses ; là il ne présente que l’abrutissement et la servitude, complète, absolue, de l’individu au profit de la communauté. Le communisme n’est possible et réalisable qu’au moyen d’une réglementation générale, complète, absolue de tous les actes de l’homme, et par conséquent au moyen d’une destruction pleine et entière du principe de liberté, et l’histoire des revendications de la démocratie est précisément l’histoire des revendications de cette liberté.

(Ch. Beslay, La Vérité sur la Commune. Neuchâtel, 1878. Librairie Jules Sanson, p. 123.)

Il avait été liquidateur d’un journal d’opposition violente