Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/499

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balayée par les escadrons de Gallifet et les obus du Mont-Valérien.

Il fut donc nécessaire de se battre, quand on ne voulait que s’embrasser. C’est noble et humanitaire de vouloir tendre la main à un rival, à un adversaire, mais c’est absurde quand celui vers qui vous venez, la paume ouverte, garde le poing fermé. Il faut être deux pour signer un accord, et Paris était seul à vouloir transaction. Dans Versailles en armes, M. Thiers répondait par la guerre à Paris qui voulait, malgré tout, lui déclarer la paix. Non, l’excellent Charles Beslay n’était pas, à cette époque, l’unique illusionniste !

LE COMITÉ CENTRAL REMET SES POUVOIRS

L’Assemblée tint deux séances dans l’ancienne salle de la commission municipale du baron Hausmans, le mercredi 29 mars ; la première de 1 heure à 7 heures et la seconde de 9 heures à minuit. Le Comité Central remit ses pouvoirs. L’orateur de la délégation, le citoyen Boursier, dit avec une certaine solennité :

Citoyens élus de Paris, le Comité Central vient remettre entre vos mains ses pouvoirs révolutionnaires. Nous rentrons dans nos attributions définies par nos statuts, le Comité Central ne saurait s’immiscer dans les actes de la Commune, le seul pouvoir régulier. Il les fera respecter et se bornera à réorganiser la garde nationale.

Acte fut donné, avec félicitations, aux délégués du Comité Central de leur déclaration, et nul ne songea à considérer comme une illusion encore la formule de l’orateur, affirmant « que le Comité Central ne saurait s’immiscer dans les actes de la Commune ».

Le Comité Central avait rédigé, avant de se retirer, une