Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/511

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Vous êtes maîtres de vos destinées. Forte de votre appui, la représentation que vous venez d’établir va réparer les désastres causés par le pouvoir déchu : l’industrie compromise, le travail suspendu, Îles transactions commerciales paralysées vont recevoir une impulsion vigoureuse.

Dès aujourd’hui, la décision attendue sur les loyers ; demain celle des échéances.

Tous les services publics rétablis et simplifiés.

La garde nationale, désormais seule force armée de la cité, réorganisée sans délai.

Tels seront nos premiers actes.

Les élus du peuple ne lui demandent, pour assurer le triomphe de la République, que de les soutenir de sa confiance.

Quant à eux ils feront leur devoir.

Hôtel-de-Ville, 29 mars 1871.
La Commune de Paris.

Cette proclamation était conçue en termes trop généraux et contenait une exagération évidente. Au Dix-Huit mars, M. Thiers n’avait pas du tout voulu imposer un roi. Deux autres décrets parurent en même temps à l’Officiel : l’un abolissant la conscription et appelant tous les citoyens valides à faire partie de la garde nationale ; l’autre faisant remise générale aux locataires des termes d’octobre, janvier, et avril échus. Tous les baux étaient résiliables à la volonté des locataires, pendant une durée de six mois.

Le premier de ces décrets, nous l’avons dit, s’appliquait à toute la France, en ce qui concernait la conscription et ne pouvait avoir aucune sanction. Le second : la levée en masse de la garde nationale et Les locations résiliables au gré du seul locataire, ne pouvait être appliqué que si la Commune durait. Les illusionnistes de l’Hôtel-de-Ville auraient dû commencer par assurer cette durée.

À l’heure même où Paris se constituait en Commune, les grandes villes, un instant soulevées et agitées, s’apaisaient, renonçaient à imiter Paris et se soumettaient. La Province