Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/510

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La Commune, cela signifiait surtout un gouvernement municipal, la cellule de l’organisme politique de Paris, ayant pour conséquence logique l’accord et l’union avec les autres communes de France, c’est-à-dire la constitution et l’organisation d’une République Fédérale.

Plusieurs villes, principalement dans le midi, l’interprétèrent en ce sens, mais les événements allaient changer la signification du terme et la commune de Paris isolée, séparée des autres communes de Lyon, de Marseille, de Narbonne, de Saint-Étienne, de Toulouse, de Limoges, qui elles aussi avaient prétendu décentraliser et se déclarer autonomes, n’allait plus être considérée que comme une cité en révolte contre le pacte national, destinée à être domptée et ramenée violemment sous le joug centralisateur, par la victoire de l’armée de Versailles, instrument de l’unité française.

La Commune fit, le 29 mars, afficher la proclamation suivante :

Citoyens,

Votre Commune est constituée.

Le vote du 26 mars a sanctionné la Révolution victorieuse.

Un pouvoir lâchement agresseur vous avait pris à la gorge : Vous avez dans votre légitime défense, repoussé de vos murs ce gouvernement, qui voulait vous déshonorer en vous imposant un roi.

Aujourd’hui, les criminels que vous n’avez même pas voulu Poursuivre abusent de votre magnanimité, pour organiser aux portes même de la cité un foyer de conspirations monarchiques. Ils invoquent la guerre civile ; ils mettent en œuvre toutes les corruptions ; ils acceptent toutes les complicités ; ils ont osé mendier jusqu’à l’appui de l’étranger.

Nous en appelons de ces menées exécrables au jugement de la France et du monde !

Citoyens,

Vous venez de vous donner des institutions qui défient toutes les tentatives.