Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/56

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teuil de M. Ferry à l’Hôtel-de-Ville, occupé à tour de rôle par MM. Édouard Moreau, Assi, Varlin, ou un membre quelconque du Comité Central, ne pouvaient rien changer aux obligations des préliminaires de paix, ni aux termes fixés pour les paiements eux-mêmes. Ce n’était pas M. Thiers ni l’Assemblée nationale, qui gardaient dans leur caisse, dans leur poche, les milliards destinés aux Prussiens. Cette rançon, que la France et Paris reconnaissaient devoir, dont ni la France ni Paris ne songeaient à nier l’existence, à contester ou retarder le paiement, devait être fournie par le produit des impôts, par les ressources de tout le pays, et non par M. Thiers personnellement ou par les membres de l’Assemblée individuellement. Le conflit politique tempo raire entre Versailles et Paris ne pouvait être considéré par aucun esprit raisonnable, à Paris, comme à Versailles, comme à Berlin aussi, ainsi qu’un fait financier nouveau, dispensant de payer ou mettant dans l’impossibilité de le faire. Les imprudentes et antipatriotiques déclarations de Jules Favre devaient seulement ébranler le crédit, gêner les négociations financières à l’extérieur ; mais les faits politiques ne pouvaient donner à penser à M. de Bismarck, qu’on ne le paierait pas.

Il convient d’ailleurs de remarquer qu’à l’époque où Jules Favre menaçait de l’intervention prussienne, où le général von Fabrice, outrepassant sans doute ses pouvoirs, exagérait la portée d’un misérable incident comme la chute d’un poteau télégraphique, il n’y avait ai coups de fusil, ni même imminence de bataille, entre Français. On était en présence d’un débat purement intérieur. Il y avait discussion entre les maires, le Comité Central et le gouvernement versaillais, sur les conditions dans lesquelles se feraient les élections municipales parisiennes. Les Allemands, à moins de nous chercher une de ces querelles tendancieuses