Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/62

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vance au cousin de l’empereur. Les vigoureux articles d’Arthur Arnould, datant de cette époque, ont été réunis en un volume curieux à consulter pour la connaissance des polémiques d’alors, sous le titre : Une campagne à la Marseillaise.

Quand la guerre éclata, Arthur Arnould, qui collaborait à l’Avant-Garde, feuille très populaire, fut nommé adjoint au maire du IVe arrondissement. C’était alors un homme d’aspect plutôt sévère, paraissant plus que son âge, avec ses cheveux argentés, qu’il portait assez longs, rejetés en arrière. La taille était moyenne, les yeux bleus brillaient, chercheurs ; la bouche fine, au pli ironique, s’ombrageait d’une moustache en brosse, assez rude. Il avait l’allure vive et dégagée et la physionomie d’une intelligence éveillée. Son tempérament était d’un frondeur, ses propos d’un mécontent, mais nullement d’un violent. Il avait suivi l’évolution de beaucoup d’esprits universitaires de son temps, et comme Jules Vallès, dont il avait été le collaborateur au Journal du Peuple et qu’il retrouva comme collègue à la Commune, il était passé de l’opposition au radicalisme, puis au socialisme. Il était de ton et de sentiments beaucoup moins exaspéré que Jules Vallès. Son style était aussi moins expressif, moins coloré, ayant conservé une bonne facture classique. On pouvait lui reprocher une certaine lourdeur de forme. Il usait de la terne et solennelle phraséologie des publicistes de l’école des Peyrat, des Desonnaz et des Delescluze. Médiocre orateur, il ne figura que comme assistant notoire dans les clubs et les réunions. Désigné comme candidat aux élections du 8 février, il obtint un nombre important de suffrages, mais avec ses 65,000 voix il ne put être au nombre des élus. Il fut nommé membre de la Commune par deux arrondissements, le VIIIe et le IVe. Il opta pour ce