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nouveaux maîtres de Paris, se sentaient capables d’user habilement et heureusement de ce pouvoir absolu qu’ils n’attendaient pas et qui leur était tombé dans les mains, fardeau trop lourd pour le porter longtemps. Ceux qui croyaient posséder cette capacité en étaient malheureusement dénués. Et Blanqui manquait.

LA PREMIÈRE SÉANCE

La première séance eut lieu à huit heures et demie le dimanche 19. Il y avait eu la veille, dans la nuit, une réunion improvisée que nous ayons indiquée. Elle avait suivi la prise de possession de l’Hôtel-de-Ville. Il n’y avait pas eu de résident officiel ; un membre, à peu près inconnu du public, Édouard Moreau, avait dirigé, et adroitement, les discussions. Il n’y avait pas eu à proprement parler de délibérations prises.

La nomination de Lullier au commandement des gardes nationaux avait été le seul acte important et malheureux de cette assemblée improvisé. Il avait été en outre décidé que tous les membres du Comité seraient convoqués d’urgence pour la matinée du lendemain, à l’Hôtel-de-Ville.

On n’a pas de procès-verbaux authentiques des séances du Comité Central. Une feuille réactionnaire, Paris-Journal, a donné de ces séances des extraits incomplets, inexacts, fabriqués souvent. Ils ont été réunis dans une brochure faisant suite à une publication antérieure, le « Mémorial du siège de Paris » et publiée, après la chute de la Commune, sous ce titre : « Les Conciliabules de l’Hôtel-de-Ville, Comptes rendus des séances du Comité Central et de la Commune par J. d’Arsac, in-18, Curot, éditeur. Paris, 1871. » L’auteur de ces comptes rendus, aussi malveillant que mal renseigné, fait présider toutes les premières séan-