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Arnold déclara que le Comité Central était prêt à se retirer de l’Hôtel-de-Ville et à rendre les mairies occupées, ainsi que les ministères, mais à condition que les municipalités, d’accord avec lui, fixeraient la date des élections et convoqueraient les électeurs.

Des cris, des protestations l’interrompirent : « Il n’y a qu’une autorité régulière, dit le président Tirard, est le comité des maires et des députés, tous nommés par le suffrage universel, et de plus investis par une délégation du gouvernement. »

« Mais le Comité Central existe, répliqua Arnold, nous avons été nommés aussi par le suffrage de nos concitoyens, nous sommes les élus de la garde nationale, et nous occupons l’Hôtel-de-Ville pour faire les élections. Voulez-vous, oui ou non, convoquer, d’accord avec nous, les électeurs ? »

C’était tourner dans le même cercle, sans vouloir trouver l’issue. La discussion, qui s’était déjà produite à l’Hôtel-de-Ville, recommençait et de la même façon. Mais ici, le Comité Central n’était représenté que par quatre délégués, et l’opinion contraire, celle qui prétendait lui imposer la retraite sans conditions, et laisser aux maires et députés l’Hôtel-de-Ville, les mairies, les ministères, les casernes, avec le droit de convocation pour nommer les élus de Paris, avait, moins les quatre délégués, l’unanimité.

Le président Tirard intervint encore, hautain :

En consentant à vous recevoir, dit-il, mes collègues et moi, nous n’avons eu d’autre pensée que de rétablir l’ordre que vous avez troublé. Vous avez offert de rendre les mairies aux municipalités que vous avez chassées, vous avez offert d’abandonner l’Hôtel-de-Ville, nous sommes prêts à en reprendre possession. Mais c’est en vain que, pour la justification de vos actes, vous arguez de prétendues élections dont, pour ma part, je n’ai jamais eu connaissance, et qui, dans tous les cas, ont été clandestines, et sans aucun caractère de légalité. Comme maires et comme dépu-