Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 2.djvu/99

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tés, nous sommes ici les seuls véritables représentants du suffrage universel, et si nous consentions à parlementer avec vous, c’est jans le but unique d’éviter une collision sanglante.

Varlin insista pour que l’on prît d’accord l’arrêté de convocation pour le 22 mars.

Schoelcher, Peyrat, d’autres députés aussi, répétèrent cet argument formaliste, que le comité avait une existence illégale. Ils oubliaient que le gouvernement de la Défense n’avait en pour lui la légalité qu’après le plébiscite de novembre. Ils déclarèrent que le Comité Central devait se dissoudre et cesser de s’immiscer dans les affaires publiques.

Louis Blanc prononça un éloquent, mais inutile discours, où il s’éleva contre les prétentions du Comité Central de se dresser contre l’Assemblée nationale, « c’est-à-dire contre le suffrage universel de toute la France. » Il proposa de s’en remettre à l’Assemblée, de lui demander une proclamation éclatante de la République, et une loi mettant Paris en pleine possession de ses libertés municipales.

Une autre proposition, assez raisonnable, consistait à la remise par le Comité Central des services administratifs aux maires, qui occuperaient une partie de l’Hôtel-de-Ville ; le Comité siègerait dans l’autre, conserverait la direction de la garde nationale et de la sûreté de la ville. Mais MM. Tirard et Schoelcher ne voulurent point admettre ce partage. L’un des délégués, Jourde, dit alors :

— Non ! ce serait comme au 31 octobre, et vous introduiriez par les souterrains des gendarmes, qui viendraient nous fusiller !.…

Son collègue Varlin l’arrêta, disant froidement :

— Jourde, nous ne sommes pas ici pour parler d’affaires personnelles !

Les délégués proposèrent alors de rédiger, en commun, une affiche annonçant à la population l’ajournement des