Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/174

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Quand on s’aventure hors d’une place investie, au delà de la ligne de protection présumée, les assiégés qui opèrent cette reconnaissance s’exposent à une collision ; ils doivent s’attendre à des coups de fusils partis des positions vers lesquelles ils s’avancent.

L’opération du 2 avril, approuvée par les trois généraux, mais arrêtée par le seul Bergeret, fut donc témérairement engagée. Celui qui l’avait combinée et prescrite n’en avait pas prévu toutes les conséquences ni toutes les difficultés. Il n’avait pas pris les dispositions nécessaires pour qu’elle tournât avantageusement.

À Versailles, le contact fut cherché. Depuis plusieurs jours les avant-postes détachaient des cavaliers qui battaient les environs, et plusieurs escarmouches avaient eu lieu, du côté d’Issy et de Clamart. Le 30 mars, des escadrons du général Galliffet s’étaient avancés jusqu’au rond-point de Courbevoie. Un poste de gardes nationaux, placé là en avant-garde, avait dû être évacué, et une batterie légère d’artillerie versaillaise avait pris sa place. Quelques volées de mitrailleuses avaient bientôt déblayé la route et forcé les fédérés à regagner momentanément la tête du pont. Pour comprendre la position respective des deux forces en présence, il faut expliquer l’état du terrain (voir la carte No I).

La route de Courbevoie, ou route de Saint-Germain, est une des grandes voies nationales mettant la capitale en relations directes avec les départements de l’ouest. Elle est classée comme route nationale de Paris à Cherbourg. portant le No13. Elle ne dessert point Versailles directement, mais, par Bougival et Marly, elle donne accès à des voies départementales ou vicinales conduisant au chef-lieu de Seine-et-Oise. La route part de la Porte Maillot, traverse la ville de Neuilly-sur-Seine, où elle prend le nom d’avenue