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rie dans la direction de Chatou. Bergeret, pour ramener ses bommes, fila le long du chemin de fer de l’ouest. La voie entre Chatou et Asnières est surélevée : à l’abri du haut remblai les bataillons purent opérer leur retraite, en laissant derrière eux beaucoup de traînards. La plupart furent sabrés par les hussards qui étaient venus renforcer les cavaliers de la division de Preuil. Ce fut la déroute complète. Quelques obus lancés par les mauvaises pièces du Mont-Valérien achevèrent la confusion et le désordre des hommes, fuyant devant la cavalerie qui balayai la plaine. Beaucoup de fédérés regagnèrent Paris par petits groupes, essayant, grâce aux replis du terrain, d’échapper aux obus et aux cavaliers. Les deux pièces de canons que Lisbonne avait tenté de mettre en batterie devant le fort étaient restées abandonnées, les chevaux s’étant enfuis : elles furent cependant ramenées vers le soir, par des gamins qui se firent un jeu de s’atteler et de les traîner jusqu’à Puteaux, où des gardes nationaux purent en reprendre possession.

DÉROUTE DE L’ARMÉE DE L’OUEST

Ainsi se termina à l’ouest, en ce qui concernait l’armée de Bergeret et de Flourens, la grande sortie du 3 avril. Le Mont-Valérien ne fut pas seulement la cause de l’insuccès. La panique produite par la surprise des obus partant tout à coup de ce fort qu’on croyait, sinon acquis, du moins devant rester muet, ne fut qu’un épisode fâcheux, mais dont les conséquences immédiates pouvaient ne pas être aussi désastreuses. On a vu qu’une partie de la colonne Bergeret avait pu poursuivre sa marche, parcourir la route de Nanterre et de Rueil jusqu’à Bougival, repoussant les Versaillais surpris et alors en petit nombre. La défaite véritable ne commença que lors de la survenue des renforts de Ver-