Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

50 centimes par jour ; le restant de la solde était payé à leurs femmes.

L’intendance fut confiée aux frères May. Ce service laissa sans doute à désirer et suscita des réclamations et des plaintes. C’est traditionnel. Il en est et il en sera de même sans doute dans toutes les armées en campagne. À toutes les époques toujours l’intendance fut critiquée. Il faut reconnaître que, pendant la lutte de la Commune, alors que les prussiens occupaient une partie de la banlieue, gardaient toutes les avenues du nord et de l’est ; qu’en outre les trains de chemin de fer étaient encombrés par le transport des troupes françaises et allemandes, dans le désarroi issu de huit mois d’invasion, de troubles et de disette, l’approvisionnement n’était guère facile. Il fallut des prodiges d’habileté et d’initiative aux intendants si attaqués pour que les gardes nationaux ne souffrissent pas trop du désordre général et des difficultés du ravitaillement. Il était assez difficile de se procurer de la viande, les arrivages de bœufs et de moutons n’étant ni réguliers ai assurés. Les cultivateurs et expéditeurs de légumes et autres comestibles, n’ayant pas de marchés passés, apportaient ou envoyaient leurs denrées à leur gré, selon les sentiments de confiance ou d’inquiétude qui les animaient, variables avec les événements. Cependant, Cluseret l’a constaté, ce service ne laissa pas trop à désirer.

Quand je pris le ministère de la Guerre, a-t-il dit, es frères May étaient en possession de l’intendance générale. Ils déployaient une grande activité et avaient organisé le service de campagne très convenablement. Ceux qui ont prétendu que les troupes manquaient de vivres en ont menti. Je me suis assuré personnellement que, partout où il y avait des postes réguliers, la sous-intendance la plus voisine avait constamment en magasin un nombre de rations triple et quadruple de l’effectif normal. Si quelquefois des détachements ont jeûné, ce que je ne crois pas, ce fait n’a pu se produire que par l’absence, la nonchalance ou l’ineptie des com-