Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/388

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polo-. En 1866, Dombrowski offrit ses services à l’Italie. Une légion polonaise devait être organisée dans ce pays. Un malheureux officier, tué par la suite au service de la France sous les murs de Dijon, le général Bosak-Hauté, devait être le commandant en chef de la légion. Dombrowski eût été son chef d’état-major. Tous deux furent acceptés par Garibaldi, mais la légion ne fut pas formée, à raison de considérations diplomatiques, a dit le biographe Bronislas Wolowski. Celui-ci, dans une notice consacrée au général de la Commune, s’est surtout montré désireux de prouver que les polonais, et Dombrowski à leur tête, n’étaient ni des assassins, ni des incendiaires. Il a rectifié plusieurs erreurs contenues dans un ordre du jour de la Commission exécutive à la garde nationale. La nomination de Dombrowski avait suscité des méfiances dans les bataillons, à raison de la nationalité du nouveau général. L’ordre du jour disait :

Nous apprenons que certaines inquiétudes persistent dans la garde nationale au sujet du citoyen Dombrowski, nommé commandant de place. On lui reproche d’être étranger et inconnu à la population parisienne. En effet le citoyen Dombrowwski a été général sous les ordres de Garibaldi, qui l’estime tout particulièrement, mais Trochu refusa de le laisser partir et le fit même incarcérer. Le citoyen Dombrowski est incontestablement un homme de guerre et un soldat de la république universelle.

Dombrowski, qui était de famille noble, officier dans l’armée russe, n’a pas été, comme on l’a dit, combattant dans le Caucase contre les russes. Il n’a pas été un compagnon de Schamyl, mais au contraire il a fait la campagne dans l’armée du czar. Il fut désigné par Garibaldi pour commander une légion franco-polonaise dans l’armée des Vosges. Dans une dépêche envoyée d’Autun, le 9 novembre 1870, à Gambetta par Garibaldi, ce dernier mandait : « Jaroslas Dombrowski, 52, rue Vavin, Paris, m’est néces-