Page:Lepelletier - Histoire de la Commune de 1871, volume 3.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La province était ainsi avertie. Vingt-quatre heures n’allaient pas s’écouler avant que les premiers coups de feu de la guerre civile n’aient éclaté, à Neuilly. Le plan de M. Thiers, conçu en trois parties, s’exécutait avec méthode et sûreté : commencé dans la nuit du 18 mars, sur la butte Montmartre, il allait être poursuivi dans la zone suburbaine à partir du 2 avril, pour s’achever dans une vapeur de sang et de fumées du 22 au 29 mai sur les hauteurs de Belleville. Comme les spectateurs du cirque romain, à l’abri, et criant : « Les chrétiens aux bêtes ! », les réactionnaires en sûreté, et aussi nombre de républicains peureux et abusés, allaient crier : « Les Communards au mur ! » et seraient satisfaits.

Il y eut cependant quelques exceptions dans quelques grandes villes, et des tentatives de résistance aux décisions de M. Thiers et de l’Assemblée se produisirent. Mais ce ne furent que des tentatives, et elles apparurent brèves autant qu’inutiles.