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Prisons, plusieurs articles parus dans des journaux littéraires longtemps après les événements. Ces articles rentrent dans le cadre des écrits biographiques et anecdotiques de Paul Verlaine : Confessions, Mémoires d’un veuf, Mes hôpitaux, les Poètes maudits.

Le volume Mes Prisons a 81 pages seulement. Il a été édité par Léon Vanier, format petit in-18, et porte le millésime de 1893.

Mes Prisons comportent d’abord le récit de la première captivité de Paul Verlaine ; le bouclage dans le cachot de l’institution Landry, rue Chaptal, à la suite d’un barbarisme, à la leçon de latin, accompagné d’un mouvement d’insubordination. Il n’a pas gardé mauvais souvenir de cette cellule initiale. Verlaine avait des indulgences spéciales pour les geôles :


Un cachot d’ailleurs sortable, dit-il, lumineux, sans rats ni souris, sans verrous, de quoi s’asseoir, et, moindre chance, de quoi écrire, et d’où je sortis, au bout de deux petites heures, probablement aussi savant qu’auparavant, mais à coup sûr plein d’appétit. (Mes Prisons, p. 5.)


Sa seconde prison, bien que sérieuse de par l’époque et le milieu, fut également peu terrible. Verlaine garde national et employé à la préfecture, pendant le siège, avait négligé le rempart au profit du bureau. Il s’était mis à préférer, le premier feu patriotique jeté, et bien savourée la joie de porter le képi et de manier le flingot, le rond de cuir au lit de camp. D’où négligence dans son service de garde. Il faut dire, à la décharge du délinquant, qu’il était jeune marié, fort épris de sa femme, et que « journée de bureau impliquait pour moi nuit de jeune ménage ; tour de rempart comportait du sommeil à la dure ». Il fut puni par ses chefs de