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cun repos. Quelques fois aussi son esprit était traversé par des visions de la fantasque mais gracieuse jeune fille, si différente des autres femmes d’Alonville, qui était du reste le seul échantillon du beau sexe qu’il eût vu, et quelqu’enfantins et innocents que fussent ces souvenirs, d’une façon ou d’une autre ils augmentèrent son ambition. Deviendrait-il un homme laborieux ou un rêveur ? L’avenir seul pouvait le dire ; mais il y avait en lui les moyens et les dispositions de devenir l’un ou l’autre. Heureusement que le désir d’exceller, encouragé par la facilité avec laquelle il s’acquitta de ses devoirs, décida, pour le présent du moins, la question de la manière la plus favorable.

De son côté, Paul continua ses étourderies ; toutes les fois qu’il pouvait éluder un devoir ou une leçon, il s’imaginait être le gagnant. Il n’était cependant pas un benêt ni un lourdaud : car la subtilité naturelle de son jugement, jointe à une vigilante attention de ses maîtres, lui avait fait acquérir, pour ainsi dire malgré lui, une assez bonne part d’instruction.

Nous ne pouvons pas nous étendre plus longuement sur les dernières années de collège d’Armand, car nous avons à raconter les chapîtres pleins d’incidents de sa jeunesse.

Au bout de deux années, Belfond et de Montenay laissaient le collège, ayant fait tout leur cours avec assez de succès. La froideur entre lui et Armand n’avait pas ces-