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sé d’exister, mais elle n’était jamais allée jusqu’à l’hostilité. Belfond avait toujours été excellent ami avec notre héros, il en avait fait son confident : il lui racontait les plans et les espérances sans nombre qu’il avait conçus pour l’heureux temps où il ferait ses adieux au collège pour s’en retourner chez son père où, seul garçon parmi cinq enfants, il était l’idole de la maison.

Après sa sortie et celle de de Montenav, Armand s’appliqua davantage, si c’est, possible, à ses études. Et lorsqu’eut lieu la distribution solennelle des couronnes et des prix qui terminait en même temps l’année scolaire et la fin de ses études, il remporta, au grand et heureux étonnement de son père et de sa tante Ratelle, les honneurs de la journée.

Il y avait là aussi d’autres témoins de son triomphe : sur un des premiers bancs de devant, parmi l’élite de la société de la ville, se trouvaient Gertrude de Beauvoir et sa mère. ayant d’un côté M. de Courval et de Montenay de l’autre. Heureusement qu’Armand n’aperçut ce groupe qu’après avoir terminé le magnifique discours d’adieux qu’il prononça avec une éloquence de paroles et de gestes qui lui valut, avec l’attrait et la distinction de sa beauté personnelle, d’étourdissants et frénétiques applaudissements ; car leur présence l’aurait peut-être empêché de se contenir. Ce n’est qu’après avoir repris son siège, qu’en jetant la vue dans cette direction, il aperçut pour la première fois les beaux yeux de Gertrude fixés sur lui.