Page:Lerberghe - La Chanson d'Eve.djvu/145

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« Nous voici. Dans le ciel naît l’aurore nouvelle,
La mort s’efface, Enfant, et le malheur n’est plus,
À travers les airs bleus, de l’éclair de nos ailes,
En foule auprès de toi nous voici revenus.

Regarde, Ève divine, écarte tes mains pâles
De ton visage plus doux que l’aurore, vois,
Nous nous tenons comme une troupe triomphale,
Debout dans la lumière entre la Mort et toi.

La porte de l’exil du Paradis est close ;
Sur elle, et sur son seuil, il flotte doucement
Un voile d’ailes blanches et de blanches roses ;
Tout l’air n’est qu’un parfum et la brise qu’un chant.