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LE DANGER SE RAPPROCHE
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comble d’une exaltation qui la dressa, toute frémissante, au milieu de la chambre… et elle tourna sur elle-même, cherchant le petit François que la fraülein avait emporté…

« Oh ! veillez bien sur eux ! Veillez bien sur eux !… C’est moi, maintenant, qui en suis responsable !… Ce n’est pas pour rien qu’André m’a amenée ici, avec sa main de marbre !… André savait !… André a dit : « Il était temps ! » André avait déjà sauvé son enfant… Il était passé par là !… les morts entendent les cris de leurs enfants !… François a dû l’appeler dans son sommeil !… et André est accouru !… C’est lui qui a ouvert la fenêtre… C’est lui qui a porté l’enfant dans le lit… c’est lui qui est venu me chercher et m’a conduite jusqu’ici en me disant : « Veille ! »… Le croyez-vous, maintenant ? Le croyez-vous ?… Si ce n’est pas André qui est venu me chercher, qui donc est venu ?… Qui ?… Mais je sais bien que c’est lui, moi !… »

Et elle retomba sur son siège, cependant que les larmes coulaient doucement sur son pâle et triste visage.

« Bien sûr que c’est lui !… » se disait dans le même moment Mlle Hélier en quittant hâtivement son poste pour n’être point surprise et en retournant sans tarder à son guéridon d’acajou.

Il était temps, un domestique arrivait. Il ouvrit la porte et annonça à Mme de la Bossière que M. Saint-Firmin était en bas… et demandait à être reçu…

« Allons lui parler !… Venez docteur, dit