Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/36

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ne fut pas ma stupéfaction, en entrant dans l’hôtel, d’y trouver mon domestique portant ma valise ! Je le priai de m’expliquer ce que cela signifiait, et il me répondit qu’il n’en savait rien : qu’il fallait le demander à M. Rouletabille.

Celui-ci, en effet, pendant que je cherchais partout, excepté, naturellement, chez moi, s’était rendu à mon domicile, rue de Rivoli, s’était fait conduire dans ma chambre par mon domestique, lui avait fait apporter une valise et avait soigneusement rempli cette valise de tout le linge nécessaire à un honnête homme qui se dispose à partir en voyage pour quatre ou cinq jours. Puis, il avait ordonné à mon godiche de transporter ce petit bagage, une heure plus tard, à son hôtel du boul’ Mich’. Je ne fis qu’un bond jusqu’à la chambre de mon ami où je le trouvai en train d’empiler méticuleusement dans un sac de nuit des objets de toilette, du linge de jour et une chemise de nuit. Tant que cette besogne ne fut point terminée, je ne pus rien tirer de Rouletabille, car, dans les petites choses de la vie courante, il était volontiers maniaque et, en dépit de la modestie de ses ressources, tenait à vivre fort correctement, ayant l’horreur de tout ce qui touchait de près ou de loin à la bohème. Il daigna enfin m’annoncer que « nous allions