Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/86

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Je regardai Rouletabille. Il était alors encore plus sombre que M. Darzac. Le coup qu’il craignait l’avait frappé. Il en restait affalé dans son coin. Il y eut un silence entre nous trois, puis M. Darzac reprit :

— Écoutez ! Il faut que cet homme disparaisse !… il le faut !… On le joindra, on lui demandera ce qu’il veut… et tout l’argent qu’il voudra, on le lui donnera… ou alors, je le tue ! c’est simple !… je crois que c’est ce qu’il y a de plus simple !… N’est-ce pas votre avis ?…

Nous ne lui répondîmes point… Il paraissait trop à plaindre. Rouletabille, dominant son émotion par un effort visible, engagea M. Darzac à essayer de se calmer et à nous raconter par le menu tout ce qui s’était passé depuis son départ de Paris.

Alors, il nous apprit que l’événement s’était produit à Bourg même, ainsi que nous l’avions pensé. Il faut que l’on sache que deux compartiments du wagon-lit avaient été loués par M. Darzac. Ces deux compartiments étaient reliés entre eux par un cabinet de toilette. Dans l’un on avait mis le sac de voyage et le nécessaire de toilette de Mme Darzac, dans l’autre, les petits bagages. C’est dans ce dernier compartiment que M. et Mme Darzac et le professeur Stangerson firent le voyage de Paris